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Les communistes privés de groupe à l’Assemblée?

Les communistes privés de groupe à l’Assemblée?

Pour avoir un groupe à l’Assemblée nationale, avec tous les avantages que cela comporte en terme de moyens et de temps de parole, il faut quinze députés. C’est aujourd’hui, au chiffre près, l’effectif du groupe GDR (Gauche démocrate et républicaine) qui rassemble, pour l’essentiel, les élus communistes. Sera-t-il la première victime du psychodrame de la loi Macron ? En annonçant qu’avec ses amis, il voterait la motion de censure déposée par l’UMP et l’UDI, André Chassaigne a brisé un tabou. Jamais dans son histoire récente, le PC n’avait osé mêler ses voix de manière aussi explicite avec celles de la droite. Le président du groupe GDR a ainsi pris le risque de ne pas être suivi par la totalité de ses troupes. Le député du Cher, Nicolas Sansu a déjà déclaré qu’il ne faudrait pas compter sur lui pour ce genre d’opération. La ligne Chassaigne a également été contestée par Jean Luc-Mélenchon. Même s’il n’est pas député, le patron du Parti de gauche s’est autorisé, jeudi matin, sur France info, une petit leçon de politique en expliquant qu’il aurait été de bien meilleure méthode d’essayer de construire un motion de censure, dite de gauche, avec les écolos et les frondeurs du PS.

Mais il y a pis. C’est désormais l’existence du groupe GDR qui est en question. Pour exister, celui-ci a dû ouvrir une nouvelle fois ses portes, en 2012, à des députés ultramarins dont l’engagement à gauche n’est pas contestable mais qui ne se retrouvent pas forcément sur la ligne d’opposition radicale proposée par André Chassaigne. Certains d’entre eux sont même des socialistes à peine cachés que le PS a prêté, en 2012, afin de permettre la constitution du groupe GDR. Marc Dollez, ancien secrétaire de la fédération PS du Nord, passé un temps chez Mélenchon et aujourd’hui député de Douai, s’interroge, lui aussi, sur l’utilité de sa présence dans ce rassemblement hétéroclite. Alors que le PC est loin d’être assuré de conserver, le mois prochain, ses deux dernières présidences de conseil général (Allier et Val de Marne), sa disparition, comme force organisée, à l’Assemblée nationale d’abord puis demain, inévitablement, au Sénat, serait le signe supplémentaire de sa mort clinique.